Les eurodéputés ont avalisé mardi le lancement d’une nouvelle constellation de satellites destinés, à partir de 2024, à sécuriser les communications de l’UE et à fournir de l’internet depuis l’espace, à la manière du réseau Starlink de l’américain SpaceX.
Par 603 voix (avec 6 voix contre et 39 abstentions), les eurodéputés réunis à Strasbourg ont formellement approuvé l’accord conclu mi-novembre entre les États membres de l’UE et les négociateurs du Parlement européen sur le projet.
Soumis à des critères d’éligibilité “extrêmement stricts”, un appel d’offres sera lancé “d’ici un mois” à l’attention de l’industrie spatiale, avec pour objectif de lancer de premiers services dès 2024 et d’atteindre un fonctionnement complet en 2027, a indiqué le commissaire européen chargé de l’Espace, Thierry Breton. Baptisé “Iris²”, ce premier réseau de satellites multi-orbitaux en Europe, censés résister aux cyberattaques, doit permettre aux Vingt-Sept de disposer de connexions sécurisées, notamment pour un usage militaire et y compris en cas d’incapacité des infrastructures terrestres, dans un contexte de menaces de cybersécurité accrues.
Mêmes fonctions que Starlink
“Il permettra de meilleures télécommunications pour les secours lors de catastrophes, les forces armées, ou les représentations diplomatiques à l’étranger en tout point du globe”, a souligné l’eurodéputé Renew (libéral) Christophe Grudler, rapporteur du texte. “Mais ces satellites répondront aussi aux besoins directs des citoyens européens en fournissant une connexion Internet de qualité aux zones peu couvertes par les réseaux terrestres comme les îles, les zones montagneuses, les territoires frappés par une catastrophe” et ce partout dans l’UE, a-t-il ajouté. Une fonction qui la rapproche de la constellation Starlink de SpaceX, l’entreprise américaine fondée par Elon Musk.
Iris² devrait compter quelques centaines de satellites, placés sur plusieurs orbites pour optimiser leurs capacités. Il s’agit du troisième grand programme européen de satellites, après Galileo (système de géolocalisation, le “GPS” de l’UE) et Copernicus (système d’observation de la Terre).
Le coût d’Iris² est évalué à 6 milliards d’euros, dont 2,4 milliards proviendront du budget de l’UE (via des réallocations de fonds de programmes existants) et 750 millions d’euros de l’Agence spatiale européenne, le secteur privé devant boucler le financement.
L’UE espère s’associer avec des acteurs privés du secteur des télécoms en Europe, mais aussi en Afrique. “On est en discussion avec les trois ou quatre principaux opérateurs sur le continent africain”, a assuré Thierry Breton devant la presse.
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