Le rappeur américain a recruté Milo Yiannopoulos, un ancien de Breitbart News, pour son projet de campagne présidentielle, et il est venu accompagné du jeune nationaliste Nick Fuentes chez Donald Trump
Lâché par Adidas, Balenciaga, Gap et Foot Locker après ses dérapages antisémites, Kanye West a choisi de répondre par la surenchère. Celui qui se fait désormais appeler « Ye » s’est entouré de deux figures de l’extrême droite pour son projet de candidature à la présidentielle de 2024. Le suprémaciste blanc Nick Fuentes, 24 ans, venu avec lui dîner chez Donald Trump la semaine dernière, mais aussi Milo Yiannopoulos, un ancien éditeur du site nationaliste Breitbart News et figure de l’alt-right. Invité par le YouTubeur Tim Pool, lundi, le trio a claqué la porte en pleine interview. La raison ? Le podcasteur a interrompu Ye en pleine tirade sur « les juifs » présents dans « les banques et les médias ».
https://twitter.com/Timcast/status/1597342101720612864?s=20&t=RfJ5vCgxZYuCeNu1WuZ-0g
Il n’a que 24 ans mais déjà un sacré CV de la haine. Il s’est fait connaître après sa participation au rassemblement raciste de Charlottesville, en 2017, et a pris la tête des « Groypers », des trolls suprémacistes élevés aux mèmes de 4chan, rassemblés sous la bannière de la grenouille Pepe the frog. Dans son podcast America First, Fuentes a minimisé l’ampleur de l’Holocauste, comparant le temps nécessaire pour tuer les juifs dans les chambres à gaz au temps de cuisson « d’une tournée de 6 millions de cookies ». Il a défendu la ségrégation raciale, fait l’apologie de la violence contre les femmes – qui ne devraient pas, selon lui, avoir le droit de voter – et attaqué de nombreuses personnalités de la communauté LGBTQ.
Le 6 janvier 2021, on voit Nick Fuentes avec un mégaphone devant le Capitole, mais il n’est, a priori, pas rentré dans le bâtiment. Quelques semaines avant, Fuentes avait reçu 250.000 dollars en bitcoins d’un internaute français qui s’est suicidé, faisant don de sa fortune à plusieurs figures de l’ultradroite internationale. Contacté à l’époque par 20 Minutes, il avait refusé de répondre et bloqué notre compte Twitter.
Déplateformé par YouTube, Twitter et Meta, il s’est tourné vers Telegram, où il compte 45.000 abonnés, et a collaboré avec le complotiste Alex Jones pour lancer la plateforme de live-streaming Cozy.tv.
Quand tu envoies une question à un membre de l'alt-right et que quelques minutes plus tard… pic.twitter.com/nxPqJwvxrC
— Philippe Berry (@ptiberry) January 14, 2021
Milo Yiannopoulos, le retour du paria
Comment Nick Fuentes s’est-il rapproché de Kanye West ? C’est le Britannique Milo Yiannopoulos qui les a présentés. L’ancien de Breitbart News est rentré en contact avec Kanye West via une productrice d’Alex Jones, a-t-il expliqué sur le plateau de Tim Pool. Quand Ye a laissé entendre dans une vidéo qu’il serait candidat en 2024, jeudi dernier, il a présenté Yiannopoulos comme son « campaign manager ».
Pour l’ancien protégé de Steve Bannon, c’est un retour sous la lumière des projecteurs, cinq ans après avoir été « cancelled ». Lors du Gamergate, il s’était attaqué à « aux programmeuses féministes sociopathes ». En 2016, Twitter l’avait banni, l’accusant d’avoir participé à une campagne de harcèlement en meute contre l’actrice noire Leslie Jones. Radioactif après avoir défendu les relations sexuelles entre des adultes et des mineurs de 13 ans dans la communauté gay, il démissionne de Breitbart.
Aujourd’hui, Milo Yiannopoulos se décrit comme « catholique » et « ex-gay », et défend les thérapies de conversion. Il a fait son retour politique cet été comme stagiaire pour l’élue Marjorie Taylor Greene, avant de rejoindre Kanye West. Qui, on le rappelle, avait obtenu un grand total de 66.365 voix à la présidentielle de 2020.
This article is originally published by 20minutes.fr