Dôme de chaleur : comment le réchauffement climatique nous pousse vers un mois de mai record

Le mercure va rester très haut ces prochains jours, et peut-être même jusqu’à la fin du mois de mai. La faute à un dôme de chaleur qui s’est formé au-dessus de nos têtes, mais dont l’action est décuplée par les conséquences du rejet des gaz à effet de serre. Les explications du météorologue héraultais Alix Roumagnac.

Les prochaines semaines s’annoncent estivales en France. Peut-être un peu trop. Car les températures constatées ces derniers jours sont bien au-dessus des normales de saison, comme le confirme Alix Roumagnac, météorologue et président de la société héraultaise Predict. “On est sur une tendance qui a débuté dès le début du mois de mai, qui s’intensifie cette semaine et qui pourrait durer encore plusieurs jours”.

Qu’est-ce que le phénomène du dôme de chaleur ?

À tel point que certains spécialistes alertent sur ce qui pourrait être le mois de mai le plus chaud jamais enregistré en France. “C’est possible, confirme Alix Roumagnac, mais il faudra attendre plusieurs semaines et les données définitives de Météo France pour le confirmer. Ce qui est sûr, c’est qu’un dôme de chaleur est en train de s’installer sur la France, avec ces conséquences importantes sur la sécheresse”.

Le dôme de chaleur, un phénomène bien connu des météorologues, déjà responsable d’importantes canicules notamment au Canada en juillet dernier. Le terme est employé lorsqu’un anticyclone reste bloqué sur une zone pendant une longue période. “C’est le cas en France, avec un anticyclone qui est venu se positionner dès le mois d’avril et qui bloque les masses d’air chaud sur le territoire”, détaille le météorologue héraultais.

C’est une conséquence immédiate du réchauffement climatique. Et c’est le même phénomène qui est en cause en Inde et au Pakistan

Un phénomène connu, donc, mais qui aurait eu des conséquences bien moins importantes il y a cinquante ans selon le spécialiste. Car sous l’action des gaz à effet de serre, les rayons du soleil se font plus agressifs et les températures augmentent plus rapidement. “C’est une conséquence immédiate du réchauffement climatique. Et c’est le même phénomène qui est en cause en Inde et au Pakistan”.

Ces deux pays sont actuellement touchés par des importantes vagues de chaleur, dépassant localement les 50°C. Pénuries d’eau, sécheresse, mais aussi incendies spontanés ou chute des oiseaux, trop faibles pour voler, ont été constatés dans ces deux pays.

En France, le phénomène est bien moins extrême. Mais Alix Roumagnac ne cache pas son inquiétude. “On voit à l’heure ce qui figure depuis plusieurs années dans les rapports du GIEC sur le réchauffement climatique. Qu’un anticyclone reste bloqué, c’est classique. C’est ce qui se passe l’été en France avec l’anticyclone des Açores. Mais l’augmentation des températures, elle, est inquiétante”.