Tour de Turquie : « J’avais peur », Nacer Bouhanni revient sur sa grosse chute

CYCLISME Le sprinteur d’Arkéa-Samsic Nacer Bouhanni raconte sa douleur et sa peur après avoir chuté sur le Tour de Turquie

Peur et douleur. Nacer Bouhanni est revenu sur sa grosse chute sur le Tour de Turquie, lundi, dans un entretien au quotidien L’Equipe. Le coureur d’Arkéa-Samsic raconte d’abord ce moment, ce flash où, lancé à plus de 50 km/h, il voit soudain deux personnes devant lui. « J’ai le souvenir d’avoir baissé la tête pour me protéger et la sensation d’avoir percuté un mur. Je n’ai pas eu temps de mettre la main sur le frein. » Il n’en dort plus. « Ça fait trois nuits que je ne dors pas. J’ai cette image violente du choc qui revient en permanence. »

Douleur mentale et souffrance physique. A terre, Bouhanni met tout de suite les mains sur le casque pour atténuer le mal et « parce qu'[il] avait l’impression qu’elle n’arrivait plus à tenir. J’ai pensé au pire. »

Comme un mal ne vient jamais seul, les secours ne s’y prennent pas de la meilleure manière. « Ça a été l’horreur. Ils m’ont pris brusquement pour me mettre sur un brancard. Je n’arrêtais pas de crier que j’avais très mal. Ils m’ont jeté dans l’ambulance comme une bête. Tout était brusque. Il y avait des secousses de partout pendant le trajet. Je devenais fou. Ils m’ont demandé de bouger ma tête de droite à gauche alors que je n’y arrivais pas. Ils ne mesuraient pas que ça pouvait être très grave. »

Obligé de « pisser dans une bouteille » à l’hôpital
S’ensuivent des heures d’attente à l’hôpital en cuissard, à « pisser dans une bouteille » pour pallier l’absence de toilettes à proximité et avec pour seul souhait de rentrer chez lui, retrouver sa famille et oublier ce calvaire. Le pronostic des médecins turcs n’est pas pour arranger les choses : risques de paralysie. Dur.

De retour à Paris, les nouvelles sont bien meilleures pour le Français. « Lorsque j’ai rencontré le neurochirurgien, c’est un peu comme si le cauchemar prenait fin. Je l’ai vu arriver avec un café à la main et me dire : “T’es beau, ça va aller, tu vas redevenir bientôt comme avant.” Il a ajouté qu’il avait vu ce que j’avais exactement, qu’une fracture de la vertèbre C1​, ce n’était pas rien, mais que j’allais éviter l’intervention chirurgicale. » Un peu de lumière, enfin.