Trois bonnes raisons d’attendre “Un fils du Sud”, biopic militant produit par Spike Lee

  • Nommé à l’Oscar du meilleur montage pour “BlacKkKlansman”, Barry Alexander Brown dresse à son tour le portrait d’un activiste pas comme les autres.
  • Il adapte l’autobiographie de Bob Zellner, petit-fils d’un membre du Ku Klux Klan de l’Alabama qui va se battre pour les droits civiques dans l’Amérique ségréguée des années 60.
  • Un film empreint d’histoire à découvrir au cinéma dès le 16 mars.

l suffit parfois de peu de choses pour changer une vie. Bob Zellner ne s’imaginait sans doute pas qu’une dissertation sur les relations interraciales allait renverser tous les codes racistes avec lesquels il a été élevé. Un fils du Sud raconte comment cet étudiant de l’Alabama blond comme les blés tourne le dos à sa famille membre du Ku Klux Klan pour se mobiliser auprès de la communauté noire en faveur droits civiques dans l’Amérique ségréguée des années 60. Barry Alexander Brown parle de son film, que produit le cinéaste engagé Spike Lee, comme d’un “appel à l’action”. On vous donne trois bonnes raisons d’y répondre en allant au cinéma dès le 16 mars.

Un moment clé de l’histoire américaine

Un fils du Sud nous plonge dans la moiteur du Sud des États-Unis en 1961. Cela fait déjà six ans que Rosa Parks a refusé de céder sa place à un homme blanc dans un bus de Montgomery, dans l’Alabama, entraînant une mobilisation majeure en faveur de l’égalité. Le combat pour les droits civiques s’intensifie davantage cette année-là et voit la naissance des Freedom Rides – les voyages de la liberté -, des manifestations non violentes en bus pour défier les lois ségrégationnistes toujours en place dans certains États qui empêchaient Blancs et Noirs de voyager ensemble. Sauf que le 20 mai, l’arrêt à Montgomery, cette ville symbole, est le théâtre d’une attaque sanglante menée par des militants blancs contre les passagers noirs à la gare routière. Des scènes terrifiantes qu’a choisi de montrer le réalisateur dans une longue séquence sous tension.

Une puissante histoire vraie

Un fils du Ku Klux Klan qui se bat pour défendre ceux que ses aînés oppressent depuis des années ? L’idée de départ semble improbable, mais c’est pourtant bien ce qu’a vécu Bob Zellner. Né en 1939 dans l’Alabama, il finira par devenir un des activistes les plus célèbres de la lutte pour les droits civiques. Même s’il est né blanc. Une trajectoire peu commune qu’il a racontée dans un livre, The Wrong Side of Murder Creek. Publié en 2008, l’ouvrage a servi de support à Barry Alexander Brown pour l’écriture de son scénario. Toujours en vie, Bob Zellner a également été consultant sur le film dans lequel il est incarné par Lucas Till (X-Men, Macgyver).

Une plongée dans la culture sudiste

Il est, lui aussi, Un fils du Sud. Barry Alexander Brown a grandi à Montgomery, la ville qui sert de décor à son film. “Je veux que le public se sente au cœur d’une expérience dans un lieu magnifique, dérangeant et inspirant mais surtout véritable”, explique-t-il dans les notes de production. Son film, il l’a tourné sur les vrais lieux où s’est écrit la grande Histoire. Un Sud aussi sombre que lumineux, où le passé esclavagiste a pris racine. À la fois réalisateur, scénariste et monteur, le cinéaste capture une époque comme figée dans le temps.