« Veganuary » : Affaire de « bobo », nouveau mode de vie… Nos lecteurs divisés sur le mois sans viande, lait et œufs

VOTRE VIE VOTRE AVIS Nouveau régime alimentaire pour 2022 ? C’est ce qu’espèrent les organisateurs du « Veganuary »

En janvier, adieu veau, vache, cochon… et œuf, lait, fromage ? C’est en tout cas l’une des résolutions de nombreux Français : entre autres, manger moins de viande. Et ils seront plusieurs milliers à dire au revoir pendant un mois à toute consommation de produits d’origine animale.

Ils ne sont pas devenus fous, ils vont tenter le « Veganuary ». Une initiative lancée en 2014 en Angleterre dont l’objectif est de faire réfléchir les participants sur leur consommation de produits issus des animaux en s’essayant au véganisme.

« J’ai trouvé ça très stimulant »

Lutter contre la souffrance animale, réduire son impact sur l’environnement… Les bénéfices d’une alimentation sans protéines animales seraient nombreux. Anthony a testé l’expérience l’an dernier et il témoigne : « J’ai tenté le Veganuary en 2021. J’ai trouvé ça très stimulant. Se poser des limites en cuisine, permet de découvrir plein d’autres saveurs et aliments (épices, tempeh, seitan). D’autant plus qu’on ne fait pas cela pour nous mais pour les animaux. Je suis encore vegan aujourd’hui. » Morgane se décrit comme étant flexitarienne, mais elle va essayer de franchir le cap : « Je fais attention toute l’année à diminuer la viande mais je vais profiter de ce mois pour essayer de supprimer totalement la viande, les produits laitiers, au moins 5 jours dans la semaine. »

Souvent, la nourriture végane a mauvaise presse : décrite comme fade, chère et qui n’apporte pas tous les besoins énergétiques. C’est ce que pense Charlotte, « je me considère comme flexitarienne, je mange de la viande qu’à de rares occasions, en général lorsque je suis invitée à un repas chez quelqu’un. Je respecte le fait d’être vegan mais pour moi c’est vraiment une contrainte trop difficile notamment en termes d’apport en protéine. Les œufs restent une bonne source pour moi et je ne pourrais m’en passer, même un mois ». Mais pas de panique, pour accompagner les participants tout au long du « Veganuary », l’association L214 propose des recettes et des conseils nutritionnels.

« Un manque d’empathie et d’ouverture d’esprit »

Magali qui est végane pointe du doigt la difficulté d’ouvrir les esprits : « La plupart du temps, c’est par ignorance que les gens consomment car c’est si facile de mettre un paquet de viande sous blister dans son caddie. Personne ne veut se poser la question de savoir comment cela a été fait, quelle souffrance cela a engendrée. Ce qui est affligeant : le manque d’empathie et d’ouverture d’esprit. Le doute est sain dans une société et cela inclut le fait de se poser des questions. Le Veganuary est pour moi une opportunité de se poser des questions sur la façon de consommer, et de propager une meilleure connaissance de notre alimentation. »

« Le véganisme n’est qu’une lubie de bobo »

On le sait, en France, le véganisme est un sujet qui divise et qui cristallise les débats, il suffit de voir les réactions lorsque le maire de Lyon a décidé d’interdire le foie gras dans les repas de la ville. Une chose que l’on a également compris en lisant les réponses à notre appel à témoignages. Si beaucoup de nos lecteurs se disent flexitariens, les « viandards » peuvent être virulents. A l’image d’un homme qui se fait appeler Kadou : « Qu’ils aillent se faire voir les véganes, moi au mois de janvier c’est viande tous les jours. » Sans oublier Arnaud qui voit en ce régime alimentaire une certaine mode : « Même pas en rêve ! Le véganisme n’est qu’une lubie de bobo et une véritable hypocrisie. »

Même si notre consommation de protéines animales diminue, elle reste très élevée. Les chiffres de l’Agreste font état d’une baisse de la consommation de viande : de 86 kg/personne/an en 2019 à 84,5 kg en 2020. De son côté, l’ANSES juge qu’il faudrait consommer 500 grammes de viande par semaine, hors volaille. Les calculs sont vite faits, nous mangeons trop de viande.  L’OMS et la FAO [Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture] recommandent de mettre en place des régimes flexitariens. Mais avant tout changement de régime alimentaire, il est important de consulter un professionnel de la santé pour éviter les carences ou tout autre problème.