Toulouse : Les petits-déjeuners gratuits font désormais école dans sept établissements scolaires

EDUCATION Près de 70 écoles de l’académie de Toulouse, dont sept établissements scolaires de la Ville rose, ont mis en place les petits-déjeuners gratuits pour les élèves

  • Il y a deux ans, dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté, le gouvernement expérimentait les petits-déjeuners gratuits à l’école.
  • Cette mesure pour favoriser l’égalité des chances et lutter contre la précarité alimentaire vient d’être lancée dans sept écoles toulousaines.
  • Selon la secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire, Nathalie Elimas, en France, entre 250.000 et 300.000 élèves en bénéficieraient.

Devant leur petite brique de chocolat au lait, ce lundi matin, dans le réfectoire de la cantine de leur école, Inès, Aïko et leurs camarades s’activent à beurrer leurs tartines de brioche tranchée, avant de les recouvrir de confiture à la fraise. Deux fois par semaine, tous les élèves de l’école Germaine-Tillion, dans le quartier toulousain des Pradettes, peuvent prendre un petit-déjeuner gratuit dans leur établissement.

Mise en place par le gouvernement il y a deux ans pour réduire les inégalités alimentaires, cette mesure est déployée dans sept écoles de la Ville rose depuis la rentrée. Une première expérimentation avait été mise en place il y a plusieurs mois, mais avait été freinée en raison de la crise sanitaire. « Ça nous remplit le ventre, d’autant plus qu’on passe la plupart du temps en deuxième service à la cantine », expliquent en chœur les élèves de CM2, qui ne sont pas poussés à manger s’ils n’en ont pas envie.

Si pour certains, c’est un en-cas, pour d’autres c’est l’occasion d’avoir un vrai petit-déjeuner quand ils n’en ont pas à la maison. Une étude du Crédoc a en effet démontré en 2015 que près de 30 % des enfants arrivaient sans avoir rien avalé à l’école.

Pédagogie et égalité des chances

« Certains parents m’ont dit que leurs enfants n’en prenaient pas, et on se rendait compte qu’ils avaient faim. Pendant leur prise de petit-déjeuner, ils sont apaisés et ça leur permet de tenir jusqu’à 11h30. Cela nous permet de mener aussi un projet sur l’hygiène bucco-dentaire, nous allions ainsi pédagogie et égalité des chances », assure Pascale Salek, enseignante de petite section.

A ses côtés, deux parents prêtent mains fortes pour installer les enfants ou encore écrire avec de la confiture la lettre de leur prénom sur leur brioche. « Cela leur apprend à avoir un petit-déjeuner équilibré et bon », se félicite une maman présente ce mercredi.

Un témoignage partagé avec Nathalie Elimas, la secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire venue faire un point sur le redéploiement de ce dispositif au-delà des établissements en éducation prioritaire à la suite de la crise sanitaire. « Nous avons triplé ce que nous avions fait en 2019, cela concerne entre 250.000 et 300.000 élèves. Nous avons aussi depuis augmenté la dotation financière de 30 %, en passant de 1 euro la prise en charge à 1,30 euro. Ce qui est intéressant, c’est la souplesse de ce dispositif, sur la base du volontariat, qui peut être d’un petit-déjeuner hebdomadaire ou tous les jours de la semaine », explique la représentante du gouvernement.

En Haute-Garonne, d’autres communes ont ainsi décidé de se lancer, comme à Cadours ou encore à Muret. « Nous ciblons les écoles en éducation prioritaire ou en zone rurale, là où les enfants en ont le plus besoin. Cela reste sur la base du volontariat et nous sommes en capacité d’accompagner tous les maires », assure Mostafa Fourar, le recteur de l’académie de Toulouse qui finance pour l’heure 70 écoles qui ont décidé de se lancer.