Wish : le site de e-commerce va disparaître des moteurs de recherche à la demande de Bercy

SHOPPING – Le ministère de l’Économie annonce ce mercredi avoir demandé aux services français de la répression des fraudes d’exiger auprès des moteurs de recherche le déréférencement de Wish. Une mesure qui vient sanctionner la présence de “produits non conformes et dangereux” sur la plateforme de vente en ligne.

Coup dur pour Wish. Le site qui revend des produits bon marché principalement fabriqués en Chine pourrait, dans les prochaines semaines, disparaître des grands moteurs de recherche et des magasins d’application. Les services français de la répression des fraudes ont, en effet, procédé à une demande de référencement sur ordre de Bercy, selon des informations publiées par Le Parisien ce mercredi 24 novembre, ensuite confirmées par un communiqué du ministère de l’Économie.

Le site et l’application Wish devraient donc disparaître des grands moteurs de recherche comme Google, ainsi que des magasins d’application. L’accès au site sera en revanche toujours possible en tapant l’adresse directement.

Cette sanction, très rarement prise, intervient au terme d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la sécurité des produits vendus sur les places de marché en ligne. Sur 140 produits vendus sur Wish et analysés par l’instance, un nombre important avait été identifié comme “non conformes”. Ainsi, 90% des appareils électriques analysés étaient considérés comme “dangereux”, tout comme 62% des bijoux fantaisie et 45% des jouets.

Une action “illégale et disproportionnée” pour Wish

Après avoir notifié la plateforme de la présence de ces produits illicites, la DGCCRF a constaté que, même une fois retirés, ils réapparaissaient souvent sous un autre nom. Elle a donc sommé Wish de se mettre en conformité et estime n’avoir, depuis, pas reçu de “réponse satisfaisante”, d’où sa décision. “Il n’y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n’acceptons pas dans les commerces physiques”, a martelé Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, dans les colonnes du Parisien.

La sanction devrait durer jusqu’à ce que Wish se remette en conformité avec la loi. Pendant ce laps de temps, l’accès au site ne restera possible qu’en tapant l’adresse directement dans le navigateur. De son côté, la plateforme s’est défendue ce mercredi dans un communiqué, déclarant qu’elle “se conforme toujours aux demandes de retrait de la DGCCRF”. Elle y affirme avoir “essayé à plusieurs reprises d’engager le dialogue” et indique qu’elle entame un recours juridique contre cette action “illégale et disproportionnée“.

Créée en 2010 et basée à San Francisco, Wish appartient à la société ContextLogic. Elle est entrée en bourse à Wall Street en décembre 2020. À l’heure actuelle, elle revendique quelque 100 millions d’utilisateurs actifs.

En novembre 2020, la plateforme avait déjà été épinglée par les autorités françaises dans le cadre d’une autre enquête : elle était notamment accusée de faire des réductions de prix “trompeuses” et de mettre en vente des produits d’appel qui n’étaient pas réellement disponibles.