ON AIME – En salles ce mercredi, “La Fracture” plonge les spectateurs dans l’enfer d’une nuit aux urgences, un soir de manif de Gilets jaunes à Paris. Une fiction aussi réaliste qu’édifiante pour Catherine Corsini, sa réalisatrice et scénariste.
Le premier grand film sur la crise des Gilets jaunes est né d’une mésaventure personnelle. “Et même d’un accident assez costaud“, raconte Catherine Corsini, la réalisatrice de La Fracture, en salles ce mercredi. “Je me suis retrouvée les quatre fers en l’air, près de l’avenue de la République, un samedi soir au troisième acte des Gilets jaunes. J’ai été transportée aux urgences et je ne sais pas si l’état dans lequel j’étais m’a donné des visions, si je me suis inventé un film pour me sortir de la léthargie dans laquelle j’étais pendant toutes ces heures d’attente. Mais j’ai eu le sentiment de sentir les prémices d’un nouveau sujet.”
Oscillant entre le tragique et l’absurde, la réalisatrice tire les larmes, de rire comme de tristesse, au cours de cette nuit en enfer qui offre un contrechamp inédit aux week-ends qui ont meurtri la France pendant de longs mois. “Quand on voyait les images des manifestations aux infos, on avait l’impression de ne plus voir des individus mais des meutes vitupérant et s’envoyant des projectiles“, dit Catherine Corsini. “En voyant les Champs-Élysées en feu depuis mon Xe arrondissement, j’avais même l’impression que Paris était en guerre. Ce qui est intéressant avec le cinéma, c’est de pouvoir s’arrêter, de pouvoir un peu réfléchir, de donner des visages à ces gens et de mieux comprendre leurs revendications.”
“On peut dire que la France est un peuple de gueulard, mais je pense que c’est un peuple qui tient à ses services publics comme l’hôpital, parce que c’est un lieu qui permet de faire commun”