ANALYSE – Selon les estimations provisoires de l’Insee, les prix à la consommation ont subi une forte hausse au mois d’août. Suite à l’engouement des Français en juin pour certains produits suite au déconfinement, la consommation des ménages a d’autre part fortement baissé en juillet, rapporte l’Institut des statistiques.
Vivre en France coûte de plus en plus cher. Selon l’estimation provisoire de l’Insee publiée ce mardi, la hausse des prix à la consommation s’est fortement accélérée au mois d’août à 1,9% sur un an, contre 1,2% en juillet.
“Cette hausse de l’inflation résulterait notamment du rebond des prix des produits manufacturés en lien avec la fin des soldes d’été. Les prix de l’alimentation et ceux de l’énergie accéléreraient”, relève l’Institut des statistiques, qui emploie le conditionnel étant donné le caractère provisoire de ses estimations. Les chiffres définitifs seront publiés le 15 septembre. Il souligne également que “les prix des services augmenteraient légèrement en lien avec ceux des transports. La hausse des prix du tabac se poursuivrait, sur un an, au même rythme que le mois précédent”.
Les prix de l’alimentation et des produits manufacturés en hausse
À l’échelle d’un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6% en août, après une hausse de 0,1% en juillet. Cela serait entre autres lié aux prix des produits manufacturés, qui ont “nettement” rebondi. Ceux de l’alimentation ont accéléré “dans le sillage de ceux des produits frais” et ceux du tabac sont stables après une baisse le mois précédent, souligne l’Insee. En revanche, les prix des services et ceux de l’énergie ont ralenti aux mois d’août.
La consommation des ménages en berne
Cette augmentation du coût de la vie s’en ressentira-t-elle sur la consommation ? En juillet déjà, alors que l’inflation était moindre, la consommation des ménages en France avait “nettement” diminué. Elle avait perdu 2,2% par rapport à juin, après des hausses en mai et en juin liées au déconfinement, rapporte ce mardi l’Insee.
“Cette baisse provient du repli de biens fabriqués (-2,7%) ainsi que du net recul de la consommation alimentaire (-2,9%)”, explique l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Dans le détail, la baisse de consommation de biens fabriqués est notamment liée à une chute de 7,9% de la consommation en habillement-textile, qui avait connu un engouement important en juin. Elle retrouve ainsi “un niveau proche de celui d’avant crise”, indique l’Insee.
Les achats de biens durables observent également une baisse de 1,9%, en particulier pour le matériel de transports, en raison d’un recul des achats de voitures neuves. Les dépenses en biens d’équipement du logement baissent quant à elles de 1%, après une chute de 1,6% en juin. En revanche, la consommation d’énergie rebondit de 1%, après une baisse de 1,4% en juin, avec une consommation de carburants qui “se rapproche de son niveau d’avant crise” selon l’Insee.
Après avoir dégringolé de 8,7% en avril avec la mise en place du troisième confinement, la consommation des ménages était remontée en flèche lors du déconfinement en mai, de plus de 10%, et avait encore légèrement progressé (+0,3%) en juin.